JAX GRANT ▸ le gamin d'la rue

01. Toulouse, 23h21. Il pousse un cri et elle, elle pleure. « Jake », elle lance d’un ton dépité et plaintif. cet enfant, elle l’a eu avec un homme qui l’a quittée. le mal du pays, c’est ce qu’il a trouvé comme excuse. elle qui a laissé sa vie de jeune londonienne pour venir en France avec lui. elle qui a coupé les ponts avec sa famille, ses amis, ses études. elle, trop bête, trop jeune, elle a merdé. et voilà ce petit blond qui hurle et lui rappelle son malheur. 02. « Jake ! Fous moi le camp d’ici nom de dieu ! ». ni une ni deux, le blond détale. 8 pétales fanées, et déjà une existence pas glorieuse. des types tous les mois, jamais les mêmes, et pourtant si semblables aux yeux du blondinet. alcooliques, violents, agressifs et vulgaires. le gamin se prend des coups.. il se fait quotidiennement jeter de l’appartement et passe sa vie dans les escaliers puants de son hlm de banlieue, à se boucher le nez. 03. Jake, il a toujours été émotif. il a été élevé par des gens violents, une mère qui ne semblait pas remarquer sa présence. il s’est élevé tout seul, et le blond, c’était la bête de foire pour ses camarades, à l’école. il disait rien, encore. 04. à 16 ans, il a commencé à s’énerver. contre tout. sa mère, les copains de sa mère, les autres au lycée. il a frappé un des types qui squattait le lit de sa mère, ça lui a fait du bien. un bien fou. 05. il a commencé à toucher à la drogue lors de sa seizième année. c’était pour revendre au début, parce qu’il fallait qu’il aide à payer le loyer, à faire les courses. jax, c’est un gosse qu’a été contraint de grandir trop vite. la drogue, ça lui a rapporté pas mal. mais il y a touché, et il n’arrive toujours pas à s’en défaire. 06. à 18 ans, il en a eu marre. il s’est cassé, tout simplement. laissant sa lâcheuse de mère avec ses copains violents. laissant le hlm miteux, les emmerdes, et son passé. un sac, ses quelques affaires, et le surnom qu’on lui a souvent donné, « jax ». il ne savait pas où aller, alors il a choisi paname. le lendemain, il débarquait. perdu certes, mais libéré. 07. au bord de la seine, il les a rencontrés. ces grands gosses aussi paumés que lui. ils se sont accrochés les uns aux autres, inséparables. ils se sont déjà battus, mais ils s’aiment, vraiment. eux, c’est sa vraie famille. Jax, il voudrait pour rien au monde les perdre, maintenant qu’il les a trouvé. ils squattent un appart dans le 18ème, celui de la famille de Joan. pour jax, c’est parfait. 08. il enchaîne les petits boulots, le porte-monnaie ne suit pas le mouvement. la drogue, ça reste sa source de revenus la plus sûre. 09. ses pupilles à jax, elles sont la plupart du temps immenses, si grandes qu’on se perdrait dedans. il s’est imprégné bien trop tôt du royaume de la drogue. il n’est pas rare qu’il se retrouve avec maë au commissariat, les deux grands gamins étant toujours en quête de provocation, et s’en donnant à cœur joie.10. les sentiments chez jax, c’est pas facile à expliquer. jax, c’est cet ami dévoué et calme aux yeux doux. ou jax, c’est ce gars violent, déchaîné et plein de colère. jax, rebelle à l’expression ironique, aux yeux moqueurs et insolents. jax, l’air triste et fermé, mystérieux. jax, complètement défoncé. jax, pas capable de maîtriser ses émotions. jax, toujours submergé. jax, jamais dans la demi-mesure. jax : perdu. 11. le blond, il ne veut pas que des pauvres gosses souffrent. il passe énormément de temps dans une asso’ pour la jeunesse en difficulté, à aider comme il peut. il a de l’expérience dans le milieu. si y a bien une chose qui le touche, c’est ça. quiconque dira le contraire aura affaire à lui.12. rebelle, ou anarchiste, comme tu préfères. il est pas d’accord avec les choses, avec le système. il pige pas, il aime pas. il n’en veut pas. 13. jax, il n’a pas eu de parents aimants, il n’a pas connu la douceur. aimer, il ne sait pas ce que c’est. il ne veut pas, il est trop sauvage et distant pour ça. il ne veut pas s’encombrer d’un poids, il ne veut pas se sentir responsable. c’est trop pour lui. 14. personne ne sait pour ses cicatrices dans le dos, sauf sa famille parisienne. son dernier secret, c’est qu’il aime la poésie, c’est son côté tendre qui ressort quand ses yeux s’illuminent à la simple vue d’une phrase poétique, ou d’une musique touchante.