[un]▸un patronyme au goût amer. t'aurais aimé quelque chose de moins bourge, un nom de famille qui passe crème et au lieu d'ça, t'as hérité d'un nom qui suffirait presque à lui-seul à dévoiler le compte en banque de ton géniteur. t'es du VI arrondissement, quartier huppé de Paris , des voisins inconnus , des visages qui se scrutent. des chichis bon genres, des râleurs invertébrés et beaucoup de paraître. toi là-dedans t'es comme un lion en cage. le seul qui s'fout de tout ça.
[deux]▸ une
rébellion progressive. t'as commencé à dire non aux idéaux de ton géniteur, t'es parti de ton côté sans réellement te soucier de l'avis de l'homme de la famille. t'as préféré suivre ton intuition en commençant à tracer ta propre destinée. contrairement à ton aîné, toi, t'as jamais crié sur les toits de Paris ton patronyme, t'étais plutôt celui qui préférait taire ce petit détail que de l'étaler. alors, forcément t'as poussé peu à peu la rébellion jusqu'à devenir l'antithèse même du fils adoré. des rapports conflictuels, et toi qui ris au nez sans te soucier des conséquences. Et pourtant, t'es toujours là, présent aux repas familiaux et aux exubérances de la bourgeoisie parisienne. tu l'fais uniquement pour ta cadette, le seul maillon de la chaîne familiale qui vous relie tant bien que mal les uns aux autres.
[trois]▸ des règles à suivre, de maudites petites instructions sur lesquelles tu n'as jamais pu t'empêcher de piétiner. Gamin, tu ne pouvais d'ailleurs s'empêcher de remanier habilement les règles du jeu au fur-et-à-mesure de la partie. Une manière comme une autre d'obtenir ainsi la victoire. t'étais un véritable mauvais-joueur, un garçon prêt à tout pour s'octroyer une victoire. Quel qu'en soit le prix. T'es un fauve, un animal à apprivoiser qui ne peut s'empêcher de n'en faire qu'à sa tête. Toi, t'es pas vraiment le genre d'homme à suivre les règles. T'es plutôt le genre d'homme qui fonce dans l'tas, qui n'hésite pas à relever ses manches pour venir étaler ses propres règles. T'as peur de rien, ni de ces lois qui emprisonnent les êtres humains, qui les condamnent à n'être que de simples "pantins", ni même des conséquences qui adviennent parfois. Elles n'ont qu'à surgir, d'un instant à l'autre, et ta ruse lui permettras de les dompter. T'as pas peur toi, aprés tout, la peur empêche l'homme de vivre. T'es un solitaire, un jeune-homme qui ne suit uniquement ses propres règles. D'ailleurs, tu te fiches de tout, des règles , des conséquences et plus particulièrement des personnes qui t'entourent. Toi, t'en fais qu'à ta tête.
[quatre]▸ t'étais loin d'être un élève assidu au grand damne de tes géniteurs ; des séchages de cours, quelques triches, des moments d'égarements et des avertissements par milliers. Et pourtant, t'as finis par intégrer Science Po pour
des études de droit. A croire que t'es aussi habile pour envoyer valser les lois que pour les remanier. Tu joues avec les mots, avec ces articles appris sur le bout de tes doigts. Les lois sont parfois plus perfides que tu ne l'es, et ça, ça te plait. Alors, même si t'as pour habitude de n'en faire qu'à ta tête, t'as appris à calmer tes ardeurs dans l'enceinte du campus. là-bas, t'apprends à utiliser les lois différemment.
[cinq]▸ Grand consommateur de produits addictifs, t'es un addict de cette substance cancérigène appelée "nicotine". Tu ne peux t'en empêcher, les mauvaises habitudes ont la vie dure, et les tubes cancérigènes s'enchaînent au fur-et-à-mesure de la journée.De douces substances qui stimulent ton palet sans pour autant envenimer ton esprit. A cette addiction s'associe la caféine, une substance énergisante qui stimule un peu plus ton corps.
[six]▸ Et puis, t'es pleins de dérives ; des acouphènes, une gueule de bois et ton corps inerte. Petit pantin désarticulé, tu ramasses les morceaux d'une nuit trop courte. Des sons s'accentuent en ton esprit, une migraine se heurte violemment à ton être. Le repos tu maudis, et tes veines jubilent encore de cette dose bienfaitrice d'alcool s'y y ait immiscé durant la nuit. Des verres enchaînés, quelques substances avalées, et un réveil qui assomme. cataclysme, le rituel des lendemains de beuveries.
[sept]▸ T'as besoin d'adrénaline, de sensations fortes et de tout autre sentiment qui te permets de libérer ton esprit de la réalité. Stimuler ton être et braver les limites, voilà ce que t'aimes. Alors, forcément, t'es un sportif. Un homme qui joue même de ses capacités physiques pour se surpasser. Puis, y'a aussi cette hargne de vaincre, un refus à l'abandon qui t'pousse toujours un peu plus. Alors, t'enchaînes les coups, percutes ton adversaire et le poignarde à chaque instant. La boxe taï, où tout les coups sont permis. Les règles se brisent, volent en éclats, une représentation même de ta propre vie. Toi, qui envoie valser la vie. D'ailleurs, même en dehors du ring tu balances tes poings. t'es un bagarreur, un gars au sang-chaud qui ne peut s'empêcher de répondre par la violence. C'est plus fort que toi , plus fort que les sermons de ton aîné. Les mauvaises habitudes ont la vie dure.
[huit]▸ Les promesses tu hais. De vulgaires mots assemblés en une phrase. D'anodines petites paroles destinées à consolider une relation. Les promesses finissent toujours par être brisées. ça s'éclate, se brise avec le temps. Toi tu le sais, tu sais qu'aucune personne ne peut promettre quelque chose. Toi, t'as conscience que les aléas de la vie viennent toujours s'immiscer dans les promesses. Alors, tu craches sur les promesses, les avalent difficilement en sachant qu'un jour ou l'autre elles voleront en éclat.
[neuf]▸au milieu de la jungle parisienne, y'a
vous. des caractères divergents qui se complètent les uns avec les autres. cinq personnes et un bon gros bordel. à la base, vous n'étiez que trois. des inséparables depuis gosses, puis tout s'est enchaîné et les meufs vous ont envahi. deux gars et trois meufs. Toi qui croyais que cet appartement serait le début de la liberté, tu t'es planté. Les règles instaurées par les filles t'ont très vite pris en grippe. des hauts et des bas que vous avez fini par dompter.
[dix]▸ t'as beau avoir des rapports conflictuels avec chacun des membres de ta famille, une relation indescriptible te lie à ta cadette. Elle , elle a toujours été différente à tes yeux. Probablement parce que contrairement à l'autre, aucun reproche n'ont franchi ses lèvres rosées. Elle t'as toujours écouté, peut-être même qu'elle t'as pris en exemple. Toi, qui ose se dresser contre les idéaux de votre géniteur pendant qu'elle, elle se laisse diriger comme une vulgaire petite marionnette. Alors forcément, elle , elle rêve de pouvoir dire non, d'oser faire ce que toi-même tu as fais avant elle. Et pourtant, malgré ton soutien, elle fini toujours par délaisser ses envies au profit des attentes de votre père. Elle ne vit pas sa vie, elle suit simplement le mouvement , et toi, ça , ça te tue.
[onze]▸ un sentiment au goût amer qui fait rêver les petites naïves et qui fait venir les touristes dans la capitale française. le bordel à l'état brut ;
l'amour. un sentiment plus vicieux que n'importe qu'elle substance illicite. Et t'as beau essayer de résonner ta cadette, rien n'y fait, cette putain d'illusion demeure ancrée en elle. comme dans toutes les filles, ou presque. elles croient à une chose qui est bien loin d'être aussi belle qu'on le prétends. Synonyme d'une lente auto-destruction, l'amour fout en l'air les âmes en peine.Des sentiments, des êtres qui s'aiment, et qui finissent dévorés de l'intérieur. L'amour c'est le mal. Un sentiment d'attachement qui fini par condamner chacune de ces victimes. Désillusion. Toi, tu te refuses de couler. tu préfères briser les coeurs, briser les rêves que de suivre le troupeau.
[douze]▸ Un banal petit défi. Une petite connerie de mec , un vulgaire petit pari et ton monde qui part en vrille. Une phrase lancée dans l'euphorie d'un état second et toi, grand joueur qui accepte sans te soucier des répercussions. Probablement parce qu'elle est jolie, peut-être même suffisamment belle pour que tu puisses te la coltiner pendant quatre semaines. Puis, ce n'est qu'un deal, un de ceux dont vous avez l'habitude de surmonter. Alors t'as dit oui. Oui pour que que cette fille tombe amoureuse de toi avant quatre semaines - oui, pour que tu la laisses avant même le début d'une quelconque histoire. Ce que t'avais pas prévu, c'est que cette histoire elle t'emporte. qu'elle t'emporte toi, au lieu d'elle. une histoire à la con, des putains de sentiments refoulés. Un bon gros bordel, digne de toi, digne d'un Balt qui s'perd dans ses propres conneries. t'avais pas prévu ça, t'avais pas prévu qu'elle , elle soit si différente. qu'elle, elle puisse te plaire.