●daddy sucks. y’avait toujours que maman. que maman et dans son ombre, des mirages de sales types, toujours plus différents que les autres. jamais les mêmes. y’avait que maman pour crier, pour pleurer. papa, il était plus là. il l’a même jamais vraiment été. c’est juste un mirage qui se dessinait parfois de l’autre côté de la rue. c’est juste un murmure qu’on entendait parfois, de bouche en bouche. c’est juste un visage familier qu’on voyait se dessiner dans le reflet d’un miroir. une ombre fugace qui passait parfois le soir. c’est le fantôme géniteur qui s’est éteint dans l’absence. c’est l’espoir d’une vie meilleure qui s’est éteint sur un rebord de trottoir. papa, il l’a jamais connu zep. il l’a jamais aimé, jamais attendu. il l’a perdu sans souffrir. il l’a toujours détesté sans qu’on ai à le lui demander.
●lost mum. y'avait maman qui courrait après des chimères de poudre. y'avait maman qui faisait tout, surtout rien. maman qui s'est oubliée. maman qui s'est perdu. elle en avait que l'étiquette à défaut d'avoir les épaules pour l'assumer. parce qu'elle a jamais vraiment été ce pourquoi il la nommait. elle n'avait d'amour que pour ses doses, que pour les mecs qui voulaient bien d'elle. elle avait la rancoeur pour lui. la colère amer pour le visage enfantin d'un père qui l'avait abandonnée. qui n'a jamais assumé. elle non plus, elle l'a jamais fait. souvent elle a oublié qu'il était là. que zeppelin existait. souvent elle a continué d'avancer, sans même le regarder. comme lorsqu'elle a quitté
londres pour échouer en france. quand elle l'a arraché a son berceau sans même savoir où ils allaient se retrouver. et maman, elle a eu que de l'amertume en retour. elle a eu que des injures en preuves d'amour.
●god save the queen. londres, ça s'est fini y'a presque quinze ans. dix ans à peine quand il a fallu tout laisser derrière. un petit bout de vie, des espoirs, des amis. dix ans à peine quand il a fallu tout recommencer. apprendre à comprendre, à écouter, à s'exprimer. la france c'était pas joli dans la cité de saint-denis. la france on en voulait pas, parce qu'on ne la connaissait pas. puis le temps s'est passé. les années se sont écoulées. londres est resté derrière et on y est plus jamais retourné. y'a que la langue qui a continué à flirter avec. les mots qui lui font encore un peu écho. l'accent british qui rappellera toujours qu'avant d'être ici, on avait une autre vie.
●no name. zeppelin ça veut rien dire avec sa mixité douteuse, avec ses origines fumeuses.
led zeppelin c'est juste un groupe de jobards qu'on a écouté une fois en pleine défonce. l'illumination foireuse qui promettait un peu d'originalité. et ça, on l'a jamais accepté. y'a que maman pour oser encore le dire en entier. y'a que maman pour encore oser prétendre que c'est grâce à elle qu'on en à hérité. zeppelin, c'est le nom de la colère, le nom des regrets amers. zep, c'est différent. c'est pas forcément mieux mais, c'est déjà ça. zep, c'est le gamin un peu paumé qui s'est perdu trop loin de ses frontières. zep c'est le sobriquet malin qui évite de se prendre des coups de poings. zeppelin, c'est l'enfant un peu naïf qui croyait encore aux rêves. zep, c'est le sale type brisé qui a cessé d'espérer.
●lonely boy. zep, c'est la solitude comme seul royaume. c'est le coeur asséché, la sentimentalité qu'on a oubliée d'éprouver. zep, c'est la peur phobique de la dépendance affective, le palpitant blessé qui semble incapable de s'attacher. zep, c'est l'abandonné, le trop laissé de côté. c'est celui qui veut plus en souffrir et qui s'en va dès que ça devient trop prenant, trop important. l'abandonné qui se fait déserteur. zep, c'est l'indomptable indompté, qui n'a de tendresse que dans la violence de ses caresses. des baisers morsures sur des peaux de porcelaines. des caresses nocives qui laissent derrière elles des comètes noires, violettes ou bleutées. zep, c'est celui qui a oublié d'aimer, celui à qui on n'a jamais montré comment ça devait se passer et qui n'a même jamais voulu s'y intéresser.
●no futur. pas d'ambition à laquelle se raccrocher. pas de rêves après lesquels courir. demain c'est l'incertitude. demain c'est rien et c'est en même temps tout. et on avance, sans trop savoir, sans trop s'avancer. ce soir c'est peut-être la dernière. demain c'est peut-être la fin. et, dans les nuits on s'éteint sans trop penser à demain. y'a cette journée où on fera tout pour exister, pour pas disparaître sans rien laisser. y'a cette nouvelle journée qui sonne toujours comme la dernière, où on fait tout pour savourer. à vivre à cent à l'heure, lancé sur l'autoroute de la vie. mais, on espère plus, on attend plus. si c'est aujourd'hui que tout doit s'arrêter, alors on fera rien pour luter.
●too high. y'a toujours cette cigarette qui se consume au bord des lèvres. y'a toujours ce verre dans la main pour s'y noyer. y'a toujours ce pochon au fond de la poche pour s'envoyer en l'air et rêver. y'a goût de l'interdit, l'amour des excès. y'a tout ce qu'on fait pour un peu plus s'abîmer. c'est pour mieux fuir la réalité. voir la vie à travers un filtre cocké, la sentir s'écouler dans les veines alcoolisées, la voir s'envoler dans des volutes de fumée. c'est l'amour du risque, à frôler la mort toujours d'un peu plus prêt. parce que ces veuves noires au goût trop pur, elles n'ont jamais trompé.elles seront toujours là, même quand tout le monde se sera envolé. alors, on s'y accroche un peu plus à chaque instant. on les enlace et les rejettent. on les embrasse et les exècre.
●draw me. read me. parce que si zep il cause pas souvent, il s'épanche rarement, il a tous ses secrets gravés à l'encre sur sa peau abîmée. des rêves qu'on a perdus, des amours qu'on ne reverra plus, des angoisses qu'on a trop vécus. y'a tout de gravé dans sa chair. y'a tout qu'on peut voir sans comprendre. zep, il se lit comme un livre ouvert. des énigmes irrésolues, des esquisses incongrues. y'a ces peines et ses joies qui se rassemblent dans un puzzle qu'il porte sur soi. mais, même s'il laisse volontiers tout deviner, y'a que sa conscience qui sait encore que ce les motifs veulent bien cacher.
●slide. parce zep a toujours mieux su glisser que marcher. jamais sans sa planche au bout des pieds. des planches usées sur les rebords de curb, les rails, les sets. des os cassés à force de tomber, des cicatrices qui s’effaceront jamais. parce qu’on bouge jamais sans sa board sous le bras, pour des kilomètres de bitume à dévorer, pour des flips qui donnent l’impression de voler.
●fight club. y'a que les poings qui parlent, les coups qui répondent. parce que zep il a le coeur colère, les souvenirs amers. parce que ça le ronge de l'intérieur et y'a qu'en frappant que ça veux bien disparaître à l'extérieur. zep il a jamais su parler, jamais vraiment su dire ce qu'il pensait. des injures gueulées, des menaces proférées, des bagarres qui se finiront jamais. zep il sait pas communiquer. faudrait que tout le monde le devine sans qu'il ait besoin de le dire. éternel incompris, qui n'a lui même jamais cherché à comprendre les autres. alors zep, il a que ses phalanges pour imprimer sa rancoeur sur les visages d'anges.
●bromance. boule de poil baveuse. y'a que
jimmy à qui il a juré fidélité et qui lui a juré en retour. petit chiot ramassé y'a deux ans dans l'obscurité, aujourd'hui devenu grand et aussi timbré que le type qui lui sert de mettre. jimmy, c'est le bull qui en impose, trop faible sous les caresses. c'est l'illusion d'un loup avec un coeur de guimauve. toujours dans l'ombre de zep. zepzep jamais sans son copain. y'a qu'eux pour se supporter. peut-être étrangement s'aimer. jimmy, c'est l'histoire d'un cleps qui a réussi à apprivoiser son maître.
●goner. zep, c'est l'ombre d'un grapheur qui détale dans la nuit. c'est un blase sur le haut des murs, sur les trains qui s'éloignent, sous les dessous de ponts. c'est l'amour de l'art de la street, des graffitis et du monde de la nuit. c'est un murmure contre les murs, une trace indélébile qui restera même après qu'il ai quitté ce monde qu'il a tant aimé détester. zep, c'est l'artiste incompris, qui détruit tout ce qu'il entreprend. c'est les mains crades et les courses poursuites qui s'attardent. c'est l'impulsivité d'une phrase esquissée sur un mur, la fuite avant de l'avoir terminée. zep, c'est la sombre connerie qu'on effacera jamais.