ESTELLE BARTOLI ▸ Jennifer Lawrence

~ elle ne parle plus à sa famille depuis bien longtemps, excepté son frère.
~ elle a souvent la bougeotte et sa situation est souvent précaire.
~ elle a étudié la danse classique et moderne dans une très grande école d'arts de la scène.
‣ Elle n'a jamais connu son père. Sa mère lui a toujours dit qu'il était mort avant sa naissance et que de toute façon, c'était un "sale con".
‣ Depuis des années, elle a coupé les ponts avec sa mère. Celle-ci est partie s'installer dans le sud de la France il y a cinq ans.
‣ Estelle a cette envie maladive de ne jamais rester très longtemps au même endroit. Elle est incapable de s'attacher, de s'engager. Un trait de caractère hérité certainement de son père. D'ailleurs, elle en est certaine, celui-ci est encore vivant. C'est aussi une des raisons qui la pousse à voyager autant, elle veut le retrouver.
‣ Elle a un frère, c'est d'ailleurs chez lui qu'elle habite depuis qu'elle est revenue à Paris, il y a de cela deux semaines.
~ Ouverte d'esprit ; Confiante ; Épanouie ; Joueuse ; Spontanée: motivée; ambitieuse.
~ Désinvolte ; Désordonnée ; Susceptible ; têtue ; Capricieuse; rancunière.

∞ C'était en cherchant ta boucle d'oreille que tu es tombée dessus.

Cela faisait quelques mois que tu habitais chez lui. Tu n'aurais jamais du accepter en fait. Pourtant les battements de ton cœur ont chuchoté un oui si puissant lorsqu'il t'a proposé, lorsqu'il a offert ce double de clé dans une boîte de chez Tiffany's. Il t'était impossible de résister. Parce que tu voulais bien entendu le nier, mais tu l'aimais. Tu étais amoureuse. Tombée au trente-sixième dessous en amour pour lui et cela ne t'effrayais même pas. Comme si tu t'assagissais. Comme si le petit chat sauvage que tu étais s'était soudainement transformé en compagnon canidé fidèle et câlin. Tu avais même trouvé un job à peu près convenable et légal. Monroe t'avait fait faire un cent quatre-vingt degrés sans même que tu t'en rendes compte. Tu ne te reconnaissais plus. Même tes ongles avaient pris des teintes rosées que tu abhorrais tant. Mais là, tu aimais ça. Et lui aussi.

Ce soir c'était votre anniversaire. Un an passé ensemble. Un an. Le sourire indélogeable et la robe sexy sans en faire trop. C'était devenu une routine, impalpable, qui s’immisce lentement et qui vous prend par surprise quand vous vous y attendiez le moins. Une boucle d'oreille de la paire qu'il t'avais offerte deux mois plus tôt glisse de tes doigts et file dans un des tiroirs ouverts de la commode. Ta main s'affaire sous les vêtements de Monroe pour la retrouver. Ce n'est pas la boucle mais une petite boîte à la douce texture qui vient comme un obstacle. Tu t'en empares, curieuse. Incapable de décrire les spécificités du caillou brillant qui s'imposait devant tes yeux. Mais pour briller, elle brillait. Tu entendais déjà Monroe te dire "As brillant as you are, Bryant." Plutôt que d'échapper un plus grand sourire, un larme, un cri de bonheur, c'est la réalité qui revint te frapper en pleine face, te lécher le visage violemment comme de l'écume au bord de la falaise. Qu'étais-tu en train de faire? Vendre sa vie et son âme à un sentiment qui affaiblis les plus forts d'entre tous? Non non non Clover, tu es plus intelligente que ça. Les brunchs du dimanche et les dessous sexy, ce n'était pas toi du tout. Il te fallu une heure pour regrouper les quelques affaires en ta possession et laisser la robe, les dessous, les brunchs derrière toi, dans une lettre laconique qui n'expliquait pas grand chose. Un simple désolée, un simple mot, et tu étais déjà loin.